J-13: Des poneys décorés…

Par Gaelle, du blog Cheval-Facile.

Cette histoire amusante remonte à 18 ans en arrière, mais je revois les images comme si c’était hier !

Nous étions en décembre (bah oui !) les écuries étaient décorées de branches de sapins et de houx, et l’ensemble garni de guirlandes pour le plus grand plaisir des cavaliers, mais aussi des poneys curieux qui fourraient leur nez partout avec l’unique idée de décrocher l’une des boules brillantes fort attirante au demeurant !

Décembre 1996 : les chevaux devant les écuries.
Chiclayo est celui qui à la couverture bordeaux, et le poney tout au fond qui s'amuse avec les guirlandes, c'est Twist !!

 Un concours d’entraînement (d’obstacles évidement, à cette époque on trouvait difficilement autre chose) était organisé dans un club voisin le dernier dimanche d’avant Noël, avec une épreuve déguisée sous forme de relais, pour la finale de la journée (ce que l’on appelait communément « la grosse épreuve », comme chaque dimanche compétitif).

Plus que sauter des barres plus ou moins colorées, ce qui m’amusait dans ce concept était particulièrement le côté attrayant et distrayant des déguisements que l’on allait pouvoir imaginer. J’embarque alors pour binôme le moniteur (plus ou moins de bon gré), qui enseigne pour moi dans le club. Effectivement à cette époque reculée, l’enseignement n’était pas ma tasse de thé, et je préférai de loin guider les touristes tout l’été à dos de cheval pour leur faire découvrir ce magnifique endroit Breton qu’est la Petite Mer de Gâvre.

Ce moniteur, que par soucis d’anonymat nous appellerons donc Roger, n’était (comment dire ?) ni très courageux ni excellent à cheval, et avait peur de tomber de sa jument (qui elle avait peur de tout !!).  Bref, c’est donc tout naturellement que pour l’événement il s’est tourné vers Corail, l’un des chevaux d’instruction plus serein et fiable pour supporter la vue de nos déguisements sans sauter au plafond de son box, ou fuir à toute vitesse en saut de montons dans la carrière !!

Vous imaginez bien que les déguisements pour chevaux n’existaient pas à ce moment là et qu’il fallait rivaliser d’ingéniosité pour fabriquer les nôtres, comme les leurs ! Notre thème est tout trouvé, ce sera Noël et ce que cela évoque : sapin, guirlandes, cadeaux, rennes du père noël, décorations, clochettes, scintillements, les fêtes, etc. Pas très original me direz-vous fin décembre, mais figurez-vous que le jour de l’épreuve nous étions les seuls à avoir osé ce thème là !!

Pour ma part je serais le paquet cadeau, et Roger sera le sapin décoré,  quant aux chevaux, ils feront les rennes du mieux qu’ils le pourront ! Je fabrique une espèce de cartonnage à enfiler, recouvert d’un brillant et bruyant papier vert vif, sur lequel je fixe un gros nœud de couleur rose très contrastant. J’habille mon casque de même pour parfaire l’harmonie !

Pour Roger, rien de tel que de vraies branches de sapin, fixées à son dos. Mes élèves se font une joie de participer à la décoration artistique de ce sapin improvisé. Une fois en selle cela bouge pas mal, et fait du bruit… raison pour laquelle il était raisonnable de laisser sa jument se reposer ce jour là (!), plutôt que de tenter une expérience farfelue, à savoir combien de temps il resterait en selle, sous réserve toutefois qu’il réussisse tout d’abord à se mettre en selle (ce qui n’était pas gagné vu les yeux exorbités de la pauvre bête à la vue de Roger-sapin) !!

Mon cheval de bataille de l’époque est Chiclayo un tout jeune croisé new-forest puissant, joueur et farceur, qui adore se détendre en sautant partout, en tordant le dos, en lançant des coups de cul, en faisant des démarrages surprises et des demi tour sur place, qui effraient souvent les chevaux un peu sur l’œil, comme la jument de Roger, qui aimerait bien jouer aussi, mais qui n’en n’a pas le droit…

Gros Chic comme je le surnomme amicalement est la relève que j’espère pour Twist, plus solide et porteur. Les chevaux sont tondus depuis peu, et sont gais à monter au quotidien !

Pour l’épreuve, j’ai fixé mes gants jaunes fluo sur les oreilles du poney, ce qui lui donne un air génial et hilarant lorsqu’ils les tournent pour écouter ! Quelques clochettes tintent autour de l’encolure, maintenues au niveau de la sous-gorge. Avec un marqueur gris argenté j’ai dessiné des étoiles sur le front des chevaux. Puis sur la cuisse tondue de Chic j’ai écrit en grosses lettres le mot « JOYEUX », et sur Corail, le mot « NOËL » ; en se présentant en décalé côte à côte vers le public et le jury, cela sera certainement du plus bel effet !!

C’est affublés ainsi que nous nous sommes ce jour là présentés pour participer à la grosse épreuve du concours ! Mais le plus bel effet de notre accoutrement n’a pas été sur la piste, mais sur le terrain d’échauffement : la grande majorité des chevaux et poneys (environ 90% si ce n’est pas 100%) ont pris peur en nous voyant, et sont partis ventre à terre, jetant leurs cavaliers au passage… Oups ! Difficile de garder son sérieux, sur le dos de Chic qui aurait aimé continuer de cavaler avec ses camarades !!

En définitive je trouvais assez amusant déjà à cette époque de voir combien mes équidés étaient désensibilisés à tout un tas de stimuli et ne prêtaient plus guère attention à mes idées farfelues ! J’avais une cavalerie fiable et saine mentalement, c’était juste génial !

Je ne me rappelle pas la prestation sportive que nous avons faite ce jour là sur la piste, par contre je me rappelle très bien avoir remporté le prix du jury concernant le déguisement !

Comme quoi il ne faut pas grand chose pour s’amuser, et que le plus important est de participer !!

Gaelle, de Cheval-Facile